Demandez aux proches de François Hollande ce qu'ils pensent de lui

Publié le par A.N.A.N.S. 29

Je ne connais pas François Hollande, mais nous avons un ami commun, Jean, 84 ans, personnalité de gauche, reconnue et sympathique. Comme je lui demandais ce qu’il pensait de François Hollande, il m’a répondu, avec son léger accent du Sud-Ouest : « Il est gentil ! »

Son ancienne compagne, Ségolène Royal, ô combien vacharde il est vrai, demandait durant les primaires socialistes : « Citez-moi une seule action qui compte, qu’aurait faite François Hollande en trente ans ? » Jean-Pierre Chevènement pense qu’il n’a aucune des qualités qui font un homme d’Etat.

Diable ! Les électeurs se fourvoieraient-ils en pensant qu’il est capable d’affronter la difficile situation que nous vivons ? Que nous dit-il ? Il parle d’audace, de changement, de la jeunesse, de renouveau, de morale, e.t.c.. Pour lui, Nicolas Sarkozy n’a été que le Président de la parole, il lui arrive même de s’énerver, et de le traiter de « sale mec », imitant en cela Lionel Jospin qui trouvait que Jacques Chirac avait « une sale gueule ».

Pour l’instant, il n’est que le candidat de la parole, comme l’ont été quelques-uns de ses prédécesseurs qui, de plus, en matière de réformes, n’ont engagé que celles que la démagogie leur avait fait promettre au détriment des possibilités du pays, engageant là un processus dans lequel nous nous débattons depuis, la droite ayant aussi sa part de responsabilité.

Si Nicolas Sarkozy explique que la dette ce n’est pas lui, il a en grande partie raison car, il faudrait d’ailleurs l’établir, le coût de la retraite à 60 ans se paie chaque année depuis 1981, il est sans doute important, 32 milliards de déficit en 2010. Théoriquement, avec une espérance de vie à 80 ans, passer de 65 ans à 60 ans c’est majorer la charge de 25%. Nous n’en avions, ni démographiquement, ni financièrement, pas les moyens. Les nationalisations, la relance à contre cycle, les trois dévaluations successives ont pesé lourd sur nos finances, quant aux 35 heures qui, au terme de sept années, ne devaient rien coûter, pèsent encore 22 milliards par an sur le budget.

Par contre, la droite et le « Président de la parole », Nicolas Sarkozy, ont eu le courage de faire aboutir, non sans mal, diverses réformes des retraites. Le gouvernement qui s’y attellera sautera, disait Michel Rocard qui s’est bien gardé d’entreprendre quoi que ce soit en ce sens. Balladur en 1993, Juppé en 1995 a malheureusement connu l’échec, François Fillon en 2003 et le couple Nicolas Sarkozy / François Fillon en 2010, ont mené à bien la dernière réforme.


Ces réformes se justifient pour des raisons démographique, sociale, fiscale et budgétaire, avec la volonté de conserver le principe de la répartition comme base de financement des retraites. Que n’avons-nous pas entendu ? Selon Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale : « c'est une mesure profondément injuste qui va toucher les ouvriers en premier lieu, c'est évident, ceux qui commencent jeunes, ceux qui travaillent dur' ». « C'est la réforme la plus injuste qui a été arbitrée par le Président de la République, de renvoyer à 2018 l'âge légal de 60 à 62 ans », a pour sa part estimé François Hollande. « Ce qu'a choisi Nicolas Sarkozy c'est de faire payer les paures, faire payer ceux qui ont travaillé tôt », a rajouté l’ancien premier secrétaire du Parti soialiste.

Et pourtant, personne ne reviendra sur ces réformes, la promesse de François Hollande à propos de ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans ne sera probablement pas tenue. Avec 32 milliards de déficit de la caisse de retraite, 25 milliards de déficit de la Sécurité Sociale, 300 milliards cumulés, il est évident qu’avoir porté la retraite à 62 ans ne suffira pas. Il est non moins évident que nous ne pouvons ajouter au total de l’impôt sur le revenu et la C.S.G., soit 147 milliards, une charge supplémentaire de 32 + 25 = 57 milliards, c'est-à-dire de les augmenter de 39%.

René Cadiou. Quimperlé.

 

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